Cellule PDP-ME
Santé au travail 68 répond à la loi du 2 aout 2021 pour épauler les médecins du travail dans le suivi et l’accompagnement des salariés en risque de désinsertion professionnelle.
En effet, l’accompagnement précoce contribue à améliorer le pronostic médical (HAS 2019) et réduit de moitié la durée des arrêts de travail. A savoir qu’un salarié sur deux en arrêt de plus de 6 mois, ne reprendra probablement pas le travail.
Selon le rapport GILLOT 2018 :
- le coût d’un jour d’arrêt (direct et indirect) = 320€
- le coût direct d’un AT/MP = 3 000€ + indirect = 11 000€
- le coût AT longue durée (>90 jours) > 30 000€
- le coût d’un licenciement pour inaptitude = 45 000€ pour un ouvrier en production auxquels se rajoute les indemnités légales de licenciement, la gestion juridique du dossier, et les prud’hommes.
Le rapport de IGAS de 2017 évoque de fortes inégalités devant le risque de désinsertion professionnelle. Les salariés les plus concernés sont globalement moins qualifiés et plus âgés. Ce qui fait cohérence avec :
- l’usure professionnelle qui concerne les plus de 50 ans
- les métiers physiquement exigeants sur une longue durée (20 ans et plus)
- les horaires décalés
- une forte pression temporelle
- peu de marge de décision individuelle sur la façon de faire
- les métiers d’exécution de catégories socio-professionnelles « ouvriers » ou « employés »
- le type de contrat, notamment les contrats précaires qui échappent en partie au suivi en santé au travail et ne bénéficie pas de la protection juridique liée à la déclaration d’inaptitude.
Cette population est appelée à croitre en raison du vieillissement des salariés et de l’allongement de la durée de travail.
Dans ce même rapport, les chiffres sont éloquents sur l’ensemble de la population active du secteur privé :
- 5 à 10% ont un problème de santé dans l’année
- 5% auront des restrictions
- 1% seront inaptes
Seuls 36% retrouvent un emploi dans l’année qui suit.
Santé au travail 68, sur 2021, suit + 100 000 salariés.
Les centres médicaux ont réalisé 35 639 visites dont :
- 2 130 de pré-reprise,
- 7 620 de reprise,
- 5 009 occasionnelles,
- et 620 pour inaptitudes.
La cellule PDP-ME
La cellule est sollicitée par le médecin du travail du salarié concerné. Elle met en œuvre une méthodologie élaborée au plan national par des acteurs du monde de l’entreprise, de la santé et du handicap.
Elle intervient le plus précocement possible afin de réduire le nombre d’inaptitudes en mobilisant :
- les nouvelles compétences acquises sur la méthodologie à appliquer
- et la mise en place de partenariats avec des structures loco-régionales.
Elle se compose :
- d’un médecin du travail coordinateur,
- d’une assistante en santé au travail,
- d’une infirmière en santé au travail
- d’une ingénieure hygiène et sécurité,
- une assistante sociale,
- une psychologue du travail.
Ses missions :
Pour le salarié, elle offre :
- un soutien dans son parcours de soins et s’assure qu’il est cohérent, complet, compris et accepté
- une personne référente pour échanger tout au long du parcours
- un accompagnement social individuel
- une écoute sur le projet professionnel du salarié afin de :
- reprendre à son poste dans l’entreprise, avec d’éventuels aménagements,
- envisager un autre poste dans l’entreprise,
- orienter vers un bilan de compétences,
- se former pour évoluer, se reconvertir.
- un lien avec l’employeur, rôle de médiation et d’accompagnement sur ce qui est nécessaire et possible
- un lien avec le collectif de travail.
Pour l’employeur, la cellule apporte :
- une expertise ciblée, en prenant en compte l’activité propre de l’entreprise,
- un accès à des aides financières mobilisables (CARSAT, AGEFIPH…) pour les aménagements indispensables,
- une réduction de la durée des arrêts de travail,
- un maintien des compétences du salarié dans l’entreprise,
- une image sociale positive de l’entreprise, et un dialogue social amélioré,
- une amélioration des conditions de travail pour tous,
- l’application de la loi sur la non-discrimination et l’OETH (lien vers TH)